C.G. Jung a fait du cheminement analytique un processus alchimique de transformation de soi, qui permet à l’être d’éclore dès lors qu’il se laisse enseigné par le Soi.
Pour Jung, le Soi est à la fois le contenant et le centre psychique de l’être. Il est la source, le moteur et le but du processus d’individuation que chaque être humain devrait effectuer au cours de sa vie – un processus qu’il ne faut pas confondre avec celui de l’individualisation.
L’individualisation permet à l’individu de prendre conscience de sa personnalité en tant que moi. Ce processus est nécessaire dans un premier temps afin de construire un ego sain, capable de s’adapter aux circonstances de la vie et de s’ancrer dans la réalité du monde extérieur. Néanmoins, si l’individualisation se poursuit indéfiniment et de façon exclusive, elle mène au narcissisme, à individualisme et à l’égoïsme. « Aller au bout de ses rêves » limite alors l’individu aux attraits et responsabilités de sa vie extérieure, professionnelle, amicale, familiale, matérielle, sans conscience des besoins de compensation et de valorisation de l’ego, éternel insatisfait !
L’individuation, quant à elle, permet à l’individu de prendre conscience et d’accepter tout ce qu’il découvre en lui ; le processus analytique consiste à se différencier des archétypes présents dans l’inconscient familial et collectif, et qui traversent l’individu, afin d’élargir sa conscience par un renouveau des perspectives toujours réduites du moi. A ce moment seulement la personne devient un véritable individu (individuum en latin signifie « que l’on ne peut pas couper, indivisible »).
Soigner le moi, sur un plan psychologique, permet à l’individu de survivre, de s’adapter à son environnement, à son contexte; il devient un être assimilé, et c’est une étape nécessaire à son développement et son intégration sociale.
S’ouvrir au Soi permet de vivre vivant. L’être s’ouvre aux dimensions symboliques et spirituelles, développe une sécurité intérieure; il se met au diapason de ce que veut la vie, en lui et autour de lui.
La psychanalyse symbolique propose d’aller à la rencontre de soi, inlassablement guidé par le Soi, qui, des profondeurs de la psyché, cherche à entrer en relation avec nous par la voie des rêves et des synchronicités. Là où la bonne vieille logique mentale s’évertue à ramener l’inconnu au connu, classant, triant, étiquetant, figeant les vécus, le langage symbolique ouvre du connu vers l’inconnu.
Les séances cherchent à faire émerger le symbolique derrière les symptômes. Ainsi, de rêve travaillé en rêve travaillé, ou lors de constellations archétypales (représentation symbolique de la psyché),
les ombres s’éclairent, la psyché se réorganise, les contraires s’intègrent pour que naisse une alliance nouvelle avec soi et l’autre.
Quand le rêve me réveille
Là où nous pourrions traverser la vie en superficie, en apnée, happés par le quotidien, le rêve, toujours inédit, vient nous tirer par la manche. Il nous invite à contempler notre réalité vécue avec un regard neuf, décalé, différent, vivant, non fixé.
Ce dialogue intérieur, tout en présence réceptive, est au cœur de la transformation humaine : un compagnonnage avec soi, c’est-à-dire avec toutes les dimensions de l’être, dans l’alliance dynamique de nos mondes intérieurs et extérieurs.
« Autant que je puisse en juger, le seul but de l’existence humaine est d’allumer une lumière dans l’obscurité de l’être. » C.G. JUNG
Lire l’intégralité de la lettre UnPetitPasPour d’avril 2021 :
J’irai au bout de mes rêves_Lettre UnPetitPasPour_Avril 2021