« Au temps de Philon d’Alexandrie, le thérapeute est un tisserand, un cuisinier ; il prend soin du corps, il prend soin aussi des images qui habitent son âme, il prend soin des dieux et des logoï (paroles) que les dieux disent à son âme, c’est un psychologue. Le thérapeute prend également soin de son éthique, c’est-à-dire qu’il veille sur son désir afin de l’accorder à la fin qu’il s’est fixée, ce soin « éthique » peut faire de lui un être heureux, « sain » et simple (non deux, non divisé en lui-même), c’est-à-dire un sage.
Le thérapeute, c’est aussi un être « qui sait prier » pour la santé de l’autre, c’est-à-dire appeler sur lui la présence et l’énergie du Vivant qui seul peut guérir toute maladie et avec lequel il « coopère ». Le thérapeute ne guérit pas, Il « prend soin », c’est le Vivant qui soigne et qui guérit. La thérapeute n’est là que pour mettre le malade dans les meilleures conditions possibles pour que le Vivant agisse et que la guérison advienne. »
Extrait de Prendre soin de l’être, Jean-Yves Leloup