C’est un défi intérieur quotidien pour chacun de nous. Nous disposons de la liberté et de la responsabilité de choisir notre lien à l’existence : sommes-nous enfant de la Vie ou enfant du tragique ?
Voilà une décision qu’il nous faut prendre chaque jour… et parfois plusieurs fois par jour !
Nous sommes enfant du tragique à chaque fois que nous laissons le doute et la méfiance nous happer, le dépit ou l’amertume ronger notre espérance et pilonner nos rêves. A chaque fois que nous nous résignons ou que nous renonçons. Quand le cynisme, le jugement et la critique sont devenus nos modes d’expression et de relation principaux.
Le tragique nous pousse à faire peser sur l’environnement/l’extérieur/l’autre la responsabilité de notre état d’humeur. Ce qui revient à lui donner bien trop de pouvoir ! Et cela nous enferme dans une posture de « victime de ». Car tant que nous considérons que le responsable, c’est l’autre, rien ne peut bouger dans notre vie. Etre adulte spirituellement parlant, c’est reconnaître que nous sommes pleinement responsables de notre réalité, se mettre en quête du sens de ce que nous vivons pour en faire une expérience singulière, nourrissante et renouvelée.
Choisir d’être enfant de la Puissance de Vie, c’est s’ouvrir à la relation, à l’accueil de la différence avec confiance et étonnement ; cultiver l’émerveillement, l’ouverture et le pardon ; insuffler de l’humour et de la légèreté dans les instants douloureux ; travailler à accepter ce qui est. Mais aussi oser une saine insurrection (et non la rébellion) pour préserver notre dignité et notre essence, à chaque fois que c’est nécessaire.
La filiation à la Vie, en conscience, permet à la fois une verticalité et une horizontalité, subtil équilibre intérieur entre le Masculin et le Féminin, entre le rationnel et l’intuitif, entre la tête et le cœur.
« On ne voit bien qu’avec le cœur », nous dit le renard du Petit Prince.
Encore faut-il décider d’ouvrir notre cœur pour sortir de l’aveuglement ! L’Amour offre de voir le Beau derrière la grisaille. Celle des autres, mais également, bien entendu, la nôtre.