Je suis la reine petite

La reine petite

Tête dans le guidon, offerte à l’intensité de l’effort, je monte ma pente.

J’arrache mes roues à l’ombre,

J’épouse les creux et les bosses,

J’accuse les chocs, cap sur l’horizon.

J’enfonce mes semelles dans les pédales,

Je suis acharnement de la quête.

Ma monture est légère, résistante, nécessaire,

Je suis cadre sans roue libre.

Commandement d’avancer, épuisement dans les côtes par peur de dérailler,

Je suis soif de vélocité, fantasme de « sans les mains ».

Dopée par la Lumière, j’embarque le peloton,

L’espace d’une fulgurance, je suis la reine petite.

 

Frédérique Petit. Décembre 2018