D’où surgira-t-il cet homme neuf ?

Novembre 2020. Le mauvais scénario dont nous sommes les acteurs involontaires n’en finit plus de dérouler ses saisons. La saison 2 me semble pire que la précédente. Si les ficelles sont à présent connues, elles restent grossières mais nous nous y sommes adaptées.
L’adaptation est une marque d’intelligence de situation pour tout le règne vivant, mais elle ne permet pas la transformation. Autrement dit, « apprendre à vivre avec » ne devrait être qu’un accommodement ponctuel. La vie ne nous bouscule pas pour que l’on s’adapte, mais pour que l’on se transforme. Les coups de boutoir de l’existence sont autant d’appels à sonder la force de nos convictions, à éprouver le poids de nos valeurs, à palper la densité de nos rêves. Pour mieux les incarner.


Vous êtes-vous demandé ce que cette folle année
est venue transformer en vous ?

 

Rappelez-vous : le piège, c’est de confondre changement et transformation. Vous pouvez tout changer dans vos vies sans rien transformer en profondeur de l’être que vous êtes. Nouveau job, nouveau conjoint, nouveau lieu, nouvelle organisation, et vous trainez toujours vos obsessions, vos peurs, vos jugements, votre nostalgie ou votre procrastination. Ce n’est pas à l’extérieur qu’il faut chercher, c’est en vous.

Alors, quelle personne êtes vous devenue ?

Avez vous pris le temps d’élaguer votre vie, de la simplifier ?

Connaissez-vous les valeurs essentielles que vous servez chaque jour ?

Mon rôle d’accompagnante me place aux premières loges pour entendre gronder l’incrédulité face à ce qui se déconstruit en toute impunité. Là où certains sont fixés au stade urgence, coupés de leur ressentis pour tenir le coup, d’autres s’épuisent à rapiécer les guenilles du tissu relationnel. Chacun sur des rails qui ne se rencontrent plus.

Courir un sprint sur la distance d’un marathon, sans ravitaillement ? Pas de problème !

Croire que l’expertise seule suffira à traverser nos crises est une erreur d’analyse et de vision. C’est mépriser les lois de l’équilibre du vivant, c’est dénier l’usure psychique et physique que provoque l’incertitude permanente, c’est s’entêter à croire que l’agilité se décrète, c’est refuser de prendre la mesure de l’impact des confinements sur l’ouverture des consciences.
Voilà comment Irène GROSJEAN, docteur en naturopathie, parle de cette nouvelle conscience : « l’argent achète une maison, il n’achète pas un foyer, il achète du plaisir, mais n’achète pas le bonheur, il achète des médicaments, il n’achète pas la santé. »
Nous voilà, individuellement et collectivement, face à cette équation, bousculés dans tous nos repères, poussés à trouver ensemble un chemin commun. C’est le défi d’équilibriste que nous pose cette époque incroyable.

Se transformer pour pouvoir vivre et non survivre

Les ombres sinistres qui ravinent les peuples et nos quotidiens doivent nous faire sursauter, comme le cauchemar réveille le dormeur pour diriger sa conscience sur un élément essentiel de sa vie psychique qui demande à être vu. Ces ombres, cette avidité individualiste, ce rejet de l’autre, ces peurs, nous les portons tous. C’est le premier pas à faire sur le chemin de transformation : reconnaître notre propre chaos intérieur, et décider, en conscience et responsabilité, d’aligner notre vie sur un meilleur équilibre, profitable à tous, au-delà de nous.

Concrètement ? Prenez la décision de veiller farouchement sur votre espace intérieur, précieuse (dernière?) terre de liberté, pour rester à flot dans une mer agitée et pouvoir être une ressource pour les autres le moment venu. Décrochage des sources de stress, alimentation vivante, sommeil, activité physique douce, méditation, respiration, sophrologie, spiritualité, écoute et expression des ressentis, entraide, travail intérieur, recherche délibérée du beau : à chacun de constituer son propre protocole, sur mesure, sans hésiter à vous entourer de professionnels. 

Dans le milieu du « développement personnel », on abuse souvent de cette formule : « il faut accepter ce qui est ». Attention à la confusion. La résilience, pour devenir une vertu, passe par un processus actif, volontaire, courageux. Nulle sagesse n’éclot de la résignation ou du renoncement, fussent-ils ornés de couleur prune. Notre monde ne se transformera pas tout seul.

La saison 1 nous a anesthésiés par sa soudaineté, activant les mémoires de peurs et d’impuissance. Puisse la violence de cette saison 2 nous secouer et nous donner l’audace de la transformation, armés de confiance, de détermination et d’amour pour la vie.

Au plaisir de vous retrouver sur ce chemin !

Frédérique