Je suis enfance violée par la raison

Anima blessée

Je suis enfance violée par la raison

Sensibilité contrainte à la réclusion

Délicatesse drapée du noir de l’oubli

Anima bâillonnée, privée de parole.

Je suis enfance confinée entre 4 murs.

Rébellion étouffée par loyauté filiale, masqué d’intelligence, je joue le rôle qu’on m’a donné.

Enfermé dans une taille trop réduite pour accueillir l’ampleur de mes rêves, je suis esprit sans corps.

J’enlace les chiffres à défaut de chair, je cadenasse mes fantasmes les plus impudiques, je suis résignation au raisonnable.

J’étouffe de mes mains mes velléités de liberté,
Je suis artisan de la mort de mon âme.

Les pieds dans le sang, témoin du meurtre à l’œuvre, elle m’attend.

Je suis Anima, puissance du Féminin au cœur de l’homme.

Mon amour, je sais tout de tes batailles intérieures, je sais tes luttes et tes tourments.

Dans les heures les plus sombres, je ne t’ai jamais quitté.

Je suis souffle léger sur tes cils dans ton sommeil,
Rêveries matinales et caresses des corps,
Je suis compagne de tes folies, j’applaudis la vie qui irrigue tes choix.

Alliance intime éternelle, je suis joie sonore et douce des fiançailles.

Je proclame notre liberté d’être.

 

Texte écrit par Frédérique, en écho au chemin de vie d’un homme, lui même écrivant son propre texte.
THÉRAPIE PAR LE VERBE.

Je suis surréalisme en tenue de camouflage

surréalisme

Rescapé de 54 ans de rails, je suis quête de la juste voie.

Pèlerin dans l’âme, fan de la belgitude simple, je me garde du pas de côté.

Locataire de ma vie, conscient de l’éphémère, j’arpente les années en explorateur pudique et contenu.

Renégat breton, libre de mes racines, je suis enfant du ciel et de la terre ;

L’univers est mon espace.

Je suis surréalisme en tenue de camouflage.

J’avance masqué à la recherche d’une terre d’accueil à nourrir.

Source invisible dans l’aridité sociale, je suis torrent tapis dessous les roches,

Désir d’abreuver les peuples.

Eau fertile, je cherche mon chemin de jaillissement.

 

Texte écrit par Frédérique, en écho au chemin de vie d’un homme, lui même écrivant son propre texte.
THÉRAPIE PAR LE VERBE.

Quels bénéfices apporte l’Autolouange?

L’Autolouange est l’ art universel de célébration de la vie sous toutes ses formes, en soi et chez les autres. C’est une pratique multifacettes : en fonction de l’angle que l’animateur choisit, en s’ajustant aux participants, elle peut à la fois conduire à un travail intérieur de connaissance de soi, à créer intimité et cohésion dans un groupe, à poser des mots profonds, différents, uniques, sur son identité, son service, son entreprise…

Au plan personnelL’écriture en Autolouange refonde le lien intime à soi, alchimise les vécus, restaure estime de soi et dignité, révèle la singularité. Dans nos vies asphyxiées par l’action permanente, elle propose un temps d’intériorité, de disponibilité à soi et de partages sensibles.

En équipeL’Autolouange est une des pratiques permettant la transformation humaine. Elle fissure avec espièglerie l’armure professionnelle. Elle crée la possibilité de se rencontrer en sincérité, pour créer la confiance et la proximité indispensables à toute transformation. 

 

Pour organiser une journée découverte, contactez-moi !

Je suis empereur d’une berge

Je suis empereur d’une berge, 

Seigneur de mes chiots,

Roi des Cèdres du Nord,

Protecteur des mésanges,

Allié des lynx et frères des ours.

 

Sylvain Tesson, extraits du roman « Dans les forêts de Sibérie »

Qu’est ce que l’Autolouange ?

Qu’est ce que l’Autolouange ?

Dans une époque essentiellement tournée vers l’extérieur, le visible, l’action, la compétition, la comparaison, le mesurable, la rationalité, la connaissance, l’image, la norme, l’Autolouange offre un chemin d’intériorité pour retrouver son essence et se dire au monde sans fard.

Tradition millénaire et universelle adapté à notre culture occidentale, l’Autolouange consiste à écrire un texte en JE, avec amplification et sincérité, et à le partager aux autres.

Le nom « Autolouange », est la traduction littérale de la pratique du Kasàlà, art africain de la célébration de soi et des autres, dont elle est inspirée.

Dit autrement, la pratique de l’Autolouange, c’est…

Explorer pleinement la voie des profondeurs comme des légèretés…

De texte en texte, assumer la dignité de sa parole singulière, et s’ouvrir à la différence…

Loin du narcissisme, esquisser d’un trait de plume les féroces batailles avec ses ombres…

Se voir, se dire, être vu et accueilli dans la vérité de son être, simplement humain parmi d’autres…

 

Venez découvrir et vivre l’expérience dans les ateliers d’écriture proposés dans l’agenda du site !

Devenir source !

« Dans un monde qui se dessèche, si nous ne voulons pas mourir de soif, il nous faudra devenir source. »

Christiane SINGER

Devenir source, c’est à dire puiser en soi ses propres repères, mais également devenir inspirant, régénérant, rafraîchissant, pour les autres.

Cela concerne chacun de nous, dans nos familles, nos engagements, nos amitiés, nos rencontres.

En entreprise, se cherchent des réponses concrètes pour que le leadership de chacun émerge, pour que les relations s’enracinent dans l’authenticité, afin d’irriguer et fertiliser les écosystèmes.

Nous sommes nombreux à nous demander comment engager, nous engager, dans une transformation intérieure et collective, humaine, profonde, durable, vers plus de résilience.

Découvrez dans le blog UnPetitPapier cette pratique inouïe et inédite, à expérimenter en individuel ou en équipe : l’Autolouange, le verbe des sources.

Je sème au vent les graines oubliées d’une Terre post chaos.

Graines au vent

Dans la débâcle, je tiens.

Je puise aux racines, je plonge aux sources.

Gardienne de l’essentiel, je sème au vent les graines oubliées d’une Terre post chaos.

Je suis cogneuse de silex, créatrice d’étincelles allumeuses de conscience.

Je guette les interstices où injecter la confiance et l’envie de se battre, ensemble, aux côtés de la Vie.

Je ferraille contre le cynisme, je conspue le repli sur soi.

Je tricote des mots en trames intimes, je les confie en flacons aux eaux furieuses, dans l’espérance d’être rejointe.

Je me relie à tâtons, en quête d’âmes sœurs, bâtisseuses du nouveau monde.

J’agis au-delà de moi.

 

Frédérique Petit. Février 2019

Je suis beaufitude égarée chez les esthètes

theatre

Je suis beaufitude égarée chez les esthètes,

Endimanchée genre bobo,

Vernissée de paillettes de savoirs,

J’usurpe à grosses mailles l’élégance des salons France Culture.

Je suis causerie dans le micro sans y être invitée.

De ma parole effrontée, je fends les bienséances mutiques.

Je fais un casse sur le droit à créer.

Je prends ma place sous les projecteurs,

Je flirte avec les velours rouges des théâtres.

Initiatrice d’un art dont j’ignore les codes,

Je suis audace fébrile du nouveau.

 

Frédérique Petit. Décembre 2018

Je suis désir impérieux de liberté absolue.

Visage de femme peint de couleurs vives

Je suis reine à peine éclose, auto proclamée.

Engourdie d’obéissance, alourdie de devoirs, j’ai volé la couronne -personne ne  me la donnait-, avant de crever de gris.

Enfin hissée à ma hauteur, je me grise d’audace et d’insouciance.

Drapée de mon chatoiement, je me pavane ostensiblement, j’arbore avec provocation mon nouvel étendard.

Miraculée de l’esclavagisme, je suis liberté du rescapé, énergie du survivant.

Furieusement vivante, je boulimise les expériences nouvelles, je saute à pieds joints dans les flaques irisées de l’inconnu.

Terroriste assumée, j’ai fait sauter la ternitude, j’ai dynamité les barrages.

Les torrents de couleur emportent à gros bouillons les vestiges du « comme il faut »

Je suis rire tonitruant du « comme je veux ».

 

Frédérique Petit.
Montréal, mai 2018. Texte écrit pour Véronique Besançon, à partir de son tableau Métamorphose.

On est toujours un inconnu pour ses enfants

Le vieillard

J’écoute le crissement des cailloux sous les roues de mon fauteuil, guettant le prochain chaos qui fera se cogner mes genoux, vigilant à ne pas lâcher ma boite de chocolats, Madame Alberti avait perdu ses chocolats, elle, la dernière fois qu’elle était revenu, ses enfants ne l’avaient pas vu tomber dans le noir et l’avaient engueulée, non mais maman t’aurais dû nous prévenir, c’est bien la peine qu’on aille chercher les meilleurs chocolats à 50 km si c’est pour les laisser tomber c’est quand même dommage ils avaient dit, la pauvre vieille avait sa mine d’enfant punie, alors qu’elle avait animé avec entrain la table de jeux de société hier au goûter, on est toujours un inconnu pour ses enfants, les miens n’ont jamais rien compris à ma vie, oui oui j’ai mes chocolats, la voilà qui s’affole, mon Dieu que d’angoisse pour si peu, enfin c’est bien gentil, vlan, le fauteuil qui enjambe la bordure du trottoir, toute la délicatesse brutale de ma fille et mes genoux qui choquent, douleur aiguë, je perds mon chausson gauche, personne ne le voit mais je le sens, je vais finir pieds nus, comme l’autre fumier m’avait craché à la gueule « tu es un va nu-pieds, un bon à rien, un foutu clochard, la honte de la famille », alors même que la famille n’en avait que le nom, rien d’homogène ni d’aimant entre nous, juste quelques souvenirs communs, aiguisant le rappel aux devoirs envers les vieux, la veille de Noël, on sait jamais ça peut servir, si pas pour l’héritage, ça je crois qu’ils ont compris, au moins pour la bonne conscience ou bien pour l’honneur-que diraient les voisins- tandis que tout le monde s’agite à égayer la crasse de décembre avec des chants débiles et des guirlandes vulgaires, mon chausson est tombé, le froid s’engouffre dans le bas de mon pantalon qui claque au vent, j’imagine qu’on va le retrouver sur le chemin entre la voiture et l’entrée, peut-être me ferais-je tancer à mon tour, comme un vieux gosse jouant de mauvaises blagues pour le plaisir de ralentir ceux qui courent, comme je courais alors, pour attraper le tram qui reliait le Croisé-Laroche à la gare des Flandres, deux jambes solides qui filaient dans la vie à la sortie de l’usine, deux jambes pour danser dans les salons, avec Yvonne on avait raflé tous les prix de tango argentin de la région, me voilà sur un sol lisse, on arrive bientôt, l’odeur de la soupe me monte aux narines, qu’il est agaçant de manger de la soupe, saleté de soupe qui se répand sur mon menton, dans ma barbe, les regards appuyées de la grosse dame de service, celle du dimanche soir.

 

Frédérique PETIT.
Hommage à André. Septembre 2018