Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant.

Extrait de Les Faux-monnayeurs – André Gide

 

Il m’importe de me prouver que je suis un homme de parole, quelqu’un sur qui je peux compter.
– Je vois surtout là de l’orgueil.
– Appelez cela du nom qu’il vous plaira : orgueil, présomption, suffisance…
Le sentiment qui m’anime, vous ne le discréditerez pas à mes yeux. Mais, à présent, voici ce que je voudrais savoir : pour se diriger dans la vie, est-il nécessaire de fixer les yeux sur un but ?
– Expliquez-vous.
– J’ai débattu cela toute la nuit. A quoi faire servir cette force que je sens en moi ? Comment tirer le meilleur parti de moi-même ? Est-ce en me dirigeant vers un but ? Mais ce but, comment le choisir ? Comment le connaître, aussi longtemps qu’il n’est pas atteint ?
– Vivre sans but, c’est laisser disposer de soi l’aventure.
– Je crains que vous ne me compreniez pas bien. Quand Colomb découvrit l’Amérique, savait-il vers quoi il voguait ? Son but était d’aller devant, tout droit. Son but, c’était lui, et qui le projetait devant lui-même…
– J’ai souvent pensé, interrompit Édouard, qu’en art, et en littérature en particulier, ceux-là seuls comptent qui se lancent vers l’inconnu. On ne découvre pas de terre nouvelle sans consentir à perdre de vue, d’abord et longtemps, tout rivage. Mais nos écrivains craignent le large ; ce ne sont que des côtoyeurs.
– Hier, en sortant de mon examen, continua Bernard sans l’entendre, je suis entré, je ne sais quel démon me poussant, dans une salle où se tenait une réunion publique. Il y était question d’honneur national, de dévouement à la partie, d’un tas de choses qui me faisaient battre le cœur. Il s’en est fallu de bien peu que je ne signe certain papier, où je m’engageais, sur l’honneur, à consacrer mon activité au service d’une cause qui certainement m’apparaissait belle et noble.
– Je suis heureux que vous n’ayez pas signé. Mais ce qui vous a retenu ?
– Sans doute quelque secret instinct… Bernard réfléchit quelques instants, puis ajouta en riant :
– Je crois que c’est surtout la tête des adhérents ; à commencer par celle de mon frère aîné, que j’ai reconnu dans l’assemblée. Il m’a paru que tous ces jeunes gens étaient animés par les meilleurs sentiments du monde et qu’ils faisaient fort bien d’abdiquer leur initiative, car elle ne les eût pas menés loin, leur jugeote, car elle était insuffisante, et leur dépendance d’esprit, car elle eût été vite aux abois. Je me suis dit également qu’il était bon pour le pays qu’on pût compter parmi les citoyens un grand nombre de ces bonnes volontés ancillaires, mais que ma volonté à moi ne serait jamais de celles-là. C’est alors que je me suis demandé comment établir une règle, puisque je n’acceptais pas de vivre sans règle et que cette règle je ne l’acceptais pas d’autrui.
– La réponse me paraît simple : c’est de trouver cette règle en soi-même ; d’avoir pour but le développement de soi.
– Oui… c’est bien là ce que je me suis dit. Mais je n’en ai pas été plus avancé pour cela. Si encore j’étais certain de préférer en moi le meilleur, je lui donnerais le pas sur le reste. Mais je ne parviens pas même à connaître ce que j’ai de meilleur en moi… J’ai débattu toute la nuit, vous dis-je. Vers le matin, j’étais si fatigué que je songeais à devancer l’appel de ma classe ; à m’engager.
– Échapper à la question n’est pas la résoudre.
– C’est ce que je me suis dit, et que cette question, pour être ajournée, ne se poserait à moi que plus gravement après mon service. Alors je suis venu vous trouver pour écouter votre conseil.
– Je n’ai pas à vous en donner. Vous ne pouvez trouver ce conseil qu’en vous-même, ni apprendre comment vous devez vivre qu’en vivant.
– Et si je vis mal, en attendant d’avoir décidé comment vivre ?
– Ceci même vous instruira. Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant.

Extrait de Les Faux-monnayeurs – André Gide

Liberté, poème de Paul Eluard

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Paul Eluard

 

Comment affronter l’isolement ?

– Maître, comment puis-je affronter l’isolement ?
Nettoie ta maison. À fond. Dans tous les coins.
Même ceux que tu n’as jamais eu envie, le courage et la patience de nettoyer.
Fais en sorte que votre maison soit brillante et soignée. Enlève la poussière, les toiles d’araignées, les impuretés. Même les plus cachées.
Ta maison te représente toi-même : si tu prends soin d’elle, tu prends soin de toi aussi.

– Maître mais le temps est long.
Après avoir pris soin de moi à travers ma maison comment puis-je vivre l’isolement ?

– Répare ce qui peut être réparé et élimine ce dont tu n’as plus besoin.
Consacre-toi à la remise, brode les arraches de ton pantalon, coud bien les bords défilés de vos robes, restaure un meuble, répare tout ce qui vaut la peine d’être réparé.
Les autres, jette-les. Avec gratitude.
Et avec conscience que c’est un cycle qui se termine.
Réparer et supprimer en dehors de toi, permet de réparer ou de supprimer ce qu’il y a en toi.

– Maître et ensuite quoi ?
Que puis-je faire tout le temps seul ?

– Sème.
Même une graine dans un vase.
Prend soin d’une plante, arrose-la tous les jours, parle-lui, donne-lui un nom, enlève les feuilles sèches et les mauvaises herbes qui peuvent l’étouffer et lui voler de l’énergie vitale précieuse.
C’est une façon de prendre soin de tes graines intérieures, tes désirs, tes intentions, tes idéaux.

– Maître et si le vide vient me rendre visite ?… Si la peur de la maladie et de la mort arrivent ?

– Parle-leur.
Prépare la table pour eux aussi, réserve une place pour chacune de tes peurs.
Invite-les à dîner avec toi. Et demande-leur pourquoi elles sont venues de si loin chez toi. Quel message elles veulent t’apporter.
Qu’est-ce qu’elles veulent communiquer.

– Maître, je ne pense pas pouvoir faire ça…

– L’isolement est ton problème, ainsi que la peur de faire face à tes dragons intérieurs, ceux que tu as toujours voulu éloigner de toi. Tu ne peux pas fuir maintenant.
Regarde-les dans les yeux, écoute-les et tu découvriras qu’ils t’ont mis contre le mur. Ils t’ont isolé pour pouvoir te parler.
Comme les graines qui ne peuvent jaillir que si elles sont seules.

De Zen Toyo

La grâce du « placard »

Je travaillais à l’époque pour une organisation dont le terreau n’était pas fait pour moi. Entêtée à y rester, essentiellement par absence de plan B et par besoin de sécurité, j’étais pourtant harcelée par une petite voix intérieure qui me susurrait « Fais autre chose ! », « Arrête tout, tu t’étioles chaque jour un peu plus ! », « Il faut que tu te casses de ce job ! ». Evidemment, le quotidien reprenait le dessus, m’étourdissait d’une multitude de tâches et de prétextes à procrastination, et je ne bougeais pas. Les rêves reçus à cette période-là éclairaient d’ailleurs parfaitement l’enfermement volontariste, coupé de la sagesse intérieure, dans lequel je me trouvais.

Plusieurs mois passèrent ainsi, à enfiler les perles d’une vie sans saveur mais dont l’efficacité insipide m’était familière. Et puis je décidais de « faire un break » (gare à la puissance des mots !) : une randonnée en montagne entre Noël et jour de l’An. Je fis le 30 décembre une chute d’une violence telle que je ne la souhaite à personne. Mon corps rebondit sur 200 mètres de roches à pic et plaques verglacées. Pneumothorax. Hémothorax. Omoplate brisée. Clavicule déboîtée. Grill costal fracturé… La vie m’a prise au mot « Casse-toi ! », m’imposant ce que je refusais d’entendre.

La suite de l’histoire a été pour moi tout aussi riche d’enseignements. Après coup, évidemment. deux bons mois plus tard, je retourne au bureau, où personne ne m’attend. Je n’ai plus vraiment de mission, mes dossiers ont été redistribués, la gouvernance a changé en mon absence, je n’ai plus de repère. Me voilà au placard. Expérience douloureuse pour mon ego, qui se sent humilié. J’oscille entre l’indignation et la honte. Je lutte pour faire entendre l’injustice à un système déjà réorganisé sans moi. Je nie les évidences pendant plusieurs semaines.

Puis, soutenue par la confiance de mes proches et la solidité bienveillante de mes thérapeutes, je change de regard sur la réalité. Sans minimiser la brutalité des changements qui me sont successivement imposés, j’en cherche le sens et la symbolique. Je détricote ma vie, mes choix, mes erreurs, mes aveuglements, mes croyances, mes motivations, mes aspirations. Je puise aux sources des sagesses universelles, de la philosophie, de la psychologie, de la poésie. Je lis, j’apprends, j’écris pour entrer en contact étroit, quotidien, aimant, créatif, avec ce qui bruisse au plus profond de moi. Je m’ouvre aux synchronicités et au langage symbolique des rêves que je reçois. Je rétablis l’équilibre entre ma vie intérieure et ma vie extérieure.

Et de cette période initiatique émerge peu à peu une voie d’évolution nouvelle, un nouvel alignement intérieur pétri par les formations et les rencontres, toujours au travail, qui s’incarne notamment dans le projet UnPetitPasPour.

Les enseignements que j’ai tirés de cette histoire ?

1/ Toujours écouter la petite voix intérieure, surtout quand le mental et le moi résistent !
2/ Le verbe est puissant, il crée la réalité. Canaliser ses pensées et ses mots vers la confiance inébranlable en la vie.
3/ Ce que l’on vit comme un « placard » est justement un moment idéal pour faire le point et poser les fondations de l’étape d’après.
4/ Ralentir permet d’accueillir l’inspiration et de caler sa fréquence sur celle des signaux faibles envoyés par la vie, ou par le Soi, pour les Jungiens.
5/ La vie est en recherche permanente d’équilibre. Nul ne peut aller contre cela.

 

La crise amenée par le Coronavirus serait-elle un  « placard » collectif ?

Comme à l’échelle individuelle, derrière les changements et confinements auxquels nous sommes tous contraints, pointe la possibilité d’une transformation profonde de nos modes de vie, afin qu’ils honorent les fondamentaux universels de l’existence humaine : l’ouverture aux autres et la fraternité, la communion avec la nature, les arts qui nourrissent le cœur et l’âme, le sens du sacré.

Car il serait dramatique que nous n’apprenions rien de cette crise. Que nous reprenions chacun le fil de nos existences, de nouveau happés par un quotidien vorace et frénétique, faussement rassurés par l’illusion de maîtriser les choses, gentiment anesthésiés par la satisfaction immédiate de désirs insatiables.
Il serait dramatique que nous confondions, comme si souvent, le changement extérieur avec la transformation intérieure, cette alchimie intime, au cœur de laquelle l’être humain se différencie de ses chaos et se réalise, dans l’altérité.

Où que vous soyez, si vous êtes confiné, je vous souhaite de goûter la grâce de ce temps de « placard ». Je vous souhaite d’y aménager un espace rien que pour vous, dans le terreau duquel vous prendrez soin de planter ce qui compte vraiment, d’arracher les herbes folles et de déterrer les vieux cailloux. Pour préparer l’après, avec confiance. Quoi qu’il en coûte !

Chaleureusement,

Frédérique

La grâce du « placard »

Je travaillais à l’époque pour une organisation dont le terreau n’était pas fait pour moi. Entêtée à y rester, essentiellement par absence de plan B et par besoin de sécurité, j’étais pourtant harcelée par une petite voix intérieure qui me susurrait « Fais autre chose ! », « Arrête tout, tu t’étioles chaque jour un peu plus ! », « Il faut que tu te casses de ce job ! ». Evidemment, le quotidien reprenait le dessus, m’étourdissait d’une multitude de tâches et de prétextes à procrastination, et je ne bougeais pas. Les rêves reçus à cette période-là éclairaient d’ailleurs parfaitement l’enfermement volontariste, coupé de la sagesse intérieure, dans lequel je me trouvais.

Plusieurs mois passèrent ainsi, à enfiler les perles d’une vie sans saveur mais dont l’efficacité insipide m’était familière. Et puis je décidais de « faire un break » (gare à la puissance des mots !) : une randonnée en montagne entre Noël et jour de l’An. Je fis le 30 décembre une chute d’une violence telle que je ne la souhaite à personne. Mon corps rebondit sur 200 mètres de roches à pic et plaques verglacées. Pneumothorax. Hémothorax. Omoplate brisée. Clavicule déboîtée. Grill costal fracturé… La vie m’a prise au mot « Casse-toi ! », m’imposant ce que je refusais d’entendre.

La suite de l’histoire a été pour moi tout aussi riche d’enseignements. Après coup, évidemment. deux bons mois plus tard, je retourne au bureau, où personne ne m’attend. Je n’ai plus vraiment de mission, mes dossiers ont été redistribués, la gouvernance a changé en mon absence, je n’ai plus de repère. Me voilà au placard. Expérience douloureuse pour mon ego, qui se sent humilié. J’oscille entre l’indignation et la honte. Je lutte pour faire entendre l’injustice à un système déjà réorganisé sans moi. Je nie les évidences pendant plusieurs semaines.

Puis, soutenue par la confiance de mes proches et la solidité bienveillante de mes thérapeutes, je change de regard sur la réalité. Sans minimiser la brutalité des changements qui me sont successivement imposés, j’en cherche le sens et la symbolique. Je détricote ma vie, mes choix, mes erreurs, mes aveuglements, mes croyances, mes motivations, mes aspirations. Je puise aux sources des sagesses universelles, de la philosophie, de la psychologie, de la poésie. Je lis, j’apprends, j’écris pour entrer en contact étroit, quotidien, aimant, créatif, avec ce qui bruisse au plus profond de moi. Je m’ouvre aux synchronicités et au langage symbolique des rêves que je reçois. Je rétablis l’équilibre entre ma vie intérieure et ma vie extérieure.

Et de cette période initiatique émerge peu à peu une voie d’évolution nouvelle, un nouvel alignement intérieur pétri par les formations et les rencontres, toujours au travail, qui s’incarne notamment dans le projet UnPetitPasPour.

Les enseignements que j’ai tirés de cette histoire ?

1/ Toujours écouter la petite voix intérieure, surtout quand le mental et le moi résistent !
2/ Le verbe est puissant, il crée la réalité. Canaliser ses pensées et ses mots vers la confiance inébranlable en la vie.
3/ Ce que l’on vit comme un « placard » est justement un moment idéal pour faire le point et poser les fondations de l’étape d’après.
4/ Ralentir permet d’accueillir l’inspiration et de caler sa fréquence sur celle des signaux faibles envoyés par la vie, ou par le Soi, pour les Jungiens.
5/ La vie est en recherche permanente d’équilibre. Nul ne peut aller contre cela.

Prendre soin de l’être, le rôle du thérapeute

« Au temps de Philon d’Alexandrie, le thérapeute est un tisserand, un cuisinier ; il prend soin du corps, il prend soin aussi des images qui habitent son âme, il prend soin des dieux et des logoï (paroles) que les dieux disent à son âme, c’est un psychologue. Le thérapeute prend également soin de son éthique, c’est-à-dire qu’il veille sur son désir afin de l’accorder à la fin qu’il s’est fixée, ce soin « éthique » peut faire de lui un être heureux, « sain » et simple (non deux, non divisé en lui-même), c’est-à-dire un sage.

Le thérapeute, c’est aussi un être « qui sait prier » pour la santé de l’autre, c’est-à-dire appeler sur lui la présence et l’énergie du Vivant qui seul peut guérir toute maladie et avec lequel il « coopère ». Le thérapeute ne guérit pas, Il « prend soin », c’est le Vivant qui soigne et qui guérit. La thérapeute n’est là que pour mettre le malade dans les meilleures conditions possibles pour que le Vivant agisse et que la guérison advienne. »

Extrait de Prendre soin de l’être, Jean-Yves Leloup

Voeux 2020 : sous le chaos, l’élan vital du nouveau !

« Quand tu te crois perdue dans le chaos, m’avait dit mon maître, tu reviens à l’origine à partir de laquelle on peut créer. » *

Qu’il est bon de méditer ces mots de sagesse, à l’heure où le chaos, social, climatique, ébranle nos habitudes et notre confort !
Dans les mois à venir, il nous faudra peut-être nous souvenir de cette réalité universelle : aucune transformation véritable qui ne challenge l’existant en profondeur… Point de (re)naissance sans chaos… 

Et ce qui vaut pour la société, pour les entreprises, vaut bien entendu pour notre propre évolution d’être humain.

La question n’est donc plus celle de l’occurrence des bouleversements du monde connu, ils sont déjà là et largement annoncés, mais bien celle de notre capacité intérieure à demeurer confiant et ancré. 

Où que vous en soyez de votre chemin intérieur, que 2020 soit pour vous l’occasion de sauter avec joie et en conscience hors des « fondrières de l’habitude », comme l’écrit joliment Sylvain Tesson, pour plonger aux sources généreuse set libres de votre humanité !

Nous en avons collectivement besoin.

Lumineuse année 2020 à chacun !

Frédérique

 

*Extrait de Passagère du silence de Fabienne Verdier, Artiste peintre.

Lettre UnPetitPasPour du 1er janvier 2020_Sous le chaos, l’élan vital du nouveau !

J’ouvre des brèches dans les certitudes

Samouraï de l’ombre, je fends les armures rutilantes ou rouillées,

J’ouvre des brèches dans les certitudes,

Je scalpe les habitudes, je traque l’obscurité,

Je défends le mouvement éternel de la vie.

 

FRÉDÉRIQUE PETIT
Animation d’un atelier LeaderSourceS

J’allume les étincelles de génie

Magma incandescent au cœur des profondeurs,

Je couve, j’attends mon heure.

Feu des entrailles universelles, je traverse le temps,

J’illumine l‘obscurité, je disperse le brouillard.

Bouillonnement de lave en fusion,

Je brûle les fixités agrippées aux parois du connu,

Je suis puissance de transmutation.

Isolement de la terre brûlée,

Solitude des avant-postes,

Je suis désolation du pyromane incompris.

J’entre en apprentissage chez les maîtres du feu,

J’apprivoise la source nucléaire de mes instincts bâtisseurs,

J’organise le feu en artifices chatoyants,

Je rassemble les braises en foyer rassurant,

Je réchauffe les inquiétudes,

J’allume les étincelles de génie,

Je suis énergie du porteur de lanterne.

 

FRÉDÉRIQUE PETIT
Animation d’un atelier LeaderSources. Juin 2019

J’arabesque avec grâce les courants contraires

Fétu de paille dans les vents du printemps,

Branche chahutée par le torrent,

Je suis jouet des imprévus,

Vulnérabilité inquiète face aux éléments libres.

 

Araignée tisserande d’une toile mille fois anéantie,

Vigueur de la jeune pousse traversant la terre aride,

Infatigable ballet des oiseaux nourrissant le nid,

Je suis persévérance aux couleurs d’espérance.

 

Ressac contre la digue, je perce le béton,

Je me fais la peau des embûches en un smash tonitruant.

Gueule dans la boue, je suis sursaut de vie face au renoncement,

Frémissement douloureux, je brave le néant.

 

Je puise en l’infime le courage d’avancer :

La confiance d’un enfant, l’éclosion d’une pivoine, l’éclat rose du soleil au coucher.

Je cale mon pas dans celui de la nature,

J’épouse le souffle de l’air du temps,

Danseuse étoilée au firmament de l’univers, j’arabesque avec grâce les courants contraires.

 

Animation d’un atelier LeaderSources « Je suis ». Juin 2019