Je sème au vent les graines oubliées d’une Terre post chaos.

Graines au vent

Dans la débâcle, je tiens.

Je puise aux racines, je plonge aux sources.

Gardienne de l’essentiel, je sème au vent les graines oubliées d’une Terre post chaos.

Je suis cogneuse de silex, créatrice d’étincelles allumeuses de conscience.

Je guette les interstices où injecter la confiance et l’envie de se battre, ensemble, aux côtés de la Vie.

Je ferraille contre le cynisme, je conspue le repli sur soi.

Je tricote des mots en trames intimes, je les confie en flacons aux eaux furieuses, dans l’espérance d’être rejointe.

Je me relie à tâtons, en quête d’âmes sœurs, bâtisseuses du nouveau monde.

J’agis au-delà de moi.

 

Frédérique Petit. Février 2019

L’histoire du faiseur de pluie

Pluie battante

Cette histoire est issue d’un fait réel. Carl Gustav Jung avait demandé à ses élèves de commencer toutes leurs conférences par celle-ci. Richard Wilhelm, dont il est question, est un ami de Jung, sinologue.

« Il y eut une grande sécheresse dans la ville où Richard Wilhelm séjournait ; pendant des mois, il ne tomba pas une goutte de pluie et la situation devint catastrophique. Les catholiques firent des processions, les protestants firent des prières, et les chinois brûlèrent des bâtons d’encens et tirèrent des coups de fusil pour effrayer les démons de la sécheresse. Finalement, les chinois se dirent : « Allons chercher le faiseur de pluie », et celui-ci vint de l’une des provinces.

C’était un vieil homme émacié. Il dit que la seule chose qu’il souhaitait était qu’on mette à disposition une petite maison tranquille, et il s’y enferma pendant 3 jours. Le quatrième jour, des nuages s’amoncelèrent, et il se produisit une forte chute de neige, à une époque de l’année où aucune neige n’était prévisible, et en quantité inhabituelle. Tant de rumeurs circulèrent au sujet de cet extraordinaire faiseur de pluie que Wilhelm alla voir l’homme, et lui demanda comment il avait fait. En vrai européen, il dit : « Ils vous appellent le faiseur de pluie, pouvez-vous me dire comment vous avez produit de la neige ? Le petit chinois répondit : je n’ai pas fait la neige, je n’en suis pas responsable. »

« – Mais qu’avez-vous fait durant les trois jours ? »

« – Oh, cela, je puis vous l’expliquer. C’est simple. Je viens d’un pays où les choses sont ce qu’elles doivent être. Ici les choses ne sont pas dans l’ordre ; elles ne sont pas comme elles devraient être d’après l’ordre céleste, aussi le pays tout entier est-il hors du Tao. Je n’étais pas non plus dans l’ordre naturel des choses, parce que j’étais dans un pays qui n’était pas dans l’ordre. Aussi la seule chose que j’avais à faire était d’attendre trois jours jusqu’à ce que je me retrouve en Tao, et alors, naturellement, le Tao fit la neige. »

Texte extrait d’Introduction au Yi-King, de C.G. Jung

Commentaire d’UnPetitPasPour
On pourrait lire cette histoire comme un conte, notre œil occidental éduqué par la science gentiment amusé par cette fable et balayant rapidement ces pratiques traditionnelles qui fleurent bon le folklore local.

Mais on pourrait aussi s’interroger sur ce que nous avons perdu en connaissance profonde des grands équilibres du Vivant.

Et plus près de nous, au cœur même de nos activités professionnelles, nous sommes par ce texte gentiment interpellés sur notre capacité à travailler notre état intérieur.

Comment croire qu’il soit possible, pour quiconque, d’être, dans la durée, performant, créatif et inspirant pour ses équipes, si l’on est loin de ce qui nous anime profondément ?

Si l’on est agité par de multiples injonctions contradictoires (déséquilibre pro-perso, déséquilibre entre exigence ou bienveillance) ?

Si l’on est inconsciemment assujetti à des représentations idéales mais non réalistes (le « bon » manager, le « bon » dirigeant, etc.) ?

Si l’on vit dans le dans le déni des signaux d’alertes du corps (douleurs de dos, troubles digestifs, blessures « bêtes », insomnies, fatigue récurrentes…) ?

Si l’on accepte d’être happé sans cesse par les sollicitations des autres, au mépris des nôtres, au point parfois de ne plus même connaître nos propres désirs ?…

Le désordre extérieur nous contamine d’autant plus que notre ordre intérieur est fragile. Et si nous sommes fragilisés, agités, éparpillés, clivés, il est illusoire de penser rayonner la sérénité et l’harmonie nécessaires à l’accompagnement des autres et au pilotage pérenne des projets audacieux.

C’est un travail à part entière que le travail sur soi. C’est un vrai engagement que de gagner en lucidité et en conscience. Cela demande du courage et de l’humilité que de chercher à vivre en paix avec ses fêlures. C’est un chemin que d’aller de façon proactive à la rencontre de soi, de ses rêves, de ses moteurs intérieurs de motivation, de ses convictions. C’est exigeant que de laisser de la place à la vie intérieure quand tout nous incite aux temps pleins et utiles. C’est confrontant de construire des liens de manière équilibrée : ni fusion, ni domination, ni soumission. Autant d’apprentissages, d’expériences et de réajustements qui fondent un leadership authentique.

C’est cette démarche à la rencontre de soi qu’UnPetitPasPour propose et conduit, aux côtés de celles et ceux qui aspirent à évoluer, pour eux-mêmes, mais aussi pour contribuer activement aux transformations de nos systèmes.

Vœux 2019 : nourrir nos terres de confiance

enfants joyeux

UnPetitPasPour vous présente ses meilleurs vœux !

Que 2019 soit l’occasion pour chacun, artisan de confiance, de goûter la chaleur des rencontres dépouillées de convenances, d’oser l’égarement fécond du débutant, d’éprouver la joie de la présence au creux de l’éphémère !

Je suis beaufitude égarée chez les esthètes

theatre

Je suis beaufitude égarée chez les esthètes,

Endimanchée genre bobo,

Vernissée de paillettes de savoirs,

J’usurpe à grosses mailles l’élégance des salons France Culture.

Je suis causerie dans le micro sans y être invitée.

De ma parole effrontée, je fends les bienséances mutiques.

Je fais un casse sur le droit à créer.

Je prends ma place sous les projecteurs,

Je flirte avec les velours rouges des théâtres.

Initiatrice d’un art dont j’ignore les codes,

Je suis audace fébrile du nouveau.

 

Frédérique Petit. Décembre 2018

Crise de milieu de vie et relation de couple

Relation de couple dans la transition de milieu de vie

La difficulté de la période de milieu de vie pour un couple réside dans le fait que chacun évoluant à un rythme différent, cela peut générer un décalage entre les conjoints. De nombreux malentendus surviennent alors, qui mettent potentiellement la relation en péril, et créent énormément de tensions relationnelles et intérieures. Celui qui change doit s’adapter aux ressentis et aux envies profondes qui naissent du processus d’individuation. Son conjoint, lui, doit s’adapter à l’émergence de ce nouveau partenaire, dont il ne reconnait plus le fonctionnement.

Laurence a 45 ans. Chef d’entreprise depuis 20 ans, elle a revendu son affaire il y a quelques mois, par lassitude, à la grande incompréhension de son entourage. Elle s’est réinscrite dans un Master de Philosophie à la Sorbonne, renouant ainsi avec ses premières amours, délaissées pour rejoindre la lignée familiale d’entrepreneurs. Son époux, chef d’entreprise également, regarde avec de moins en moins de patience la nouvelle « lubie » de sa femme, qu’il ne reconnait plus. Il ne comprend pas qu’elle ait besoin de temps pour elle, pour se poser, pour réfléchir, pour s’ouvrir à d’autres horizons. Ce n’est pas la question financière liée à l’arrêt de l’activité de son épouse qui lui pose problème, c’est bien ce qu’il appelle son « inactivité ». Elle lui rappelle sa propre mère qui ne travaillait pas, et qui était souvent moquée dans le cercle familial. Il a par ailleurs l’impression d’être abandonné et trahi par Laurence, avec laquelle il partageait une ambition sociale importante, ciment de leur couple depuis le début. De son côté, Laurence ne se sent pas comprise ni respectée. Elle aurait besoin du soutien de sa famille et particulièrement de celui de son époux. Elle est prête à tout pour ne pas lâcher, une fois de plus, son désir profond de renouer avec les grands penseurs en philosophie. Les relations entre les époux sont très tendues.

Parfois la relation de couple a été investie de nombreuses attentes, et chacun ou l’un des partenaires attend ce son couple qu’il lui prodigue sécurité, identité, et réparations intérieures dont il a besoin. La période pousse le couple à grandir et renvoie chacun à sa propre responsabilité dans ses choix pour sa vie et à sortir de ses projections erronées. Mais la tentation peut être grande de faire de son conjoint un bouc émissaire de tout le mal être qui survient !


Charlotte est mariée avec Luc depuis 16 ans. Commerciale pour l’industrie bureautique, elle a toujours travaillé beaucoup et a assuré l’essentiel des revenus du ménage, cependant que Luc, après quelques années d’hésitations, reprenait en continu des études de psychologie pour devenir psychologue clinicien. Depuis 5 ans, Charlotte est lassée de son travail, des déplacements et du rythme qu’il suppose et aimerait ralentir pour prendre plus de temps pour elle. Elle s’engage d’ailleurs dans une formation en sophrologie, avec l’envie de s’installer en libéral « dès que Luc sera psychologue ».
Psychologue en institution depuis 3 ans, Luc décide à présent de créer son propre cabinet ; il a donc besoin de temps pour se construire une clientèle. Charlotte ronge son frein, rationalise en se disant qu’il faut encore tenir et se demande quand son tour viendra. Elle ressent de la colère face à cette situation, mais ne se résout pas à cesser son activité par nécessité financière « il faut bien que l’on continue à payer la maison et les études des enfants ». Sa vie à elle est devenue un enfer, elle a pris 20 kg, a perpétuellement mal dans le dos, et vit en permanence dans le reproche à l’autre de ne pas lui permettre de vivre ses rêves. Elle ne s’autorise pas encore à prendre ses décisions pour elle, en respectant profondément ses envies. La « lenteur de Luc » à assurer la sécurité financière de la famille est une des raisons qui justifient pour elle le fait ne pas se lancer. Dans les croyances de Charlotte sur le couple, Luc est défaillant. Mais cela lui donne paradoxalement un alibi socialement acceptable, lui évitant de se confronter à ses peurs sécuritaires, qui ne sont que le témoin de son envie de changement. Ce faisant cependant, elle reste enfermée dans un rôle de victime et transforme son conjoint en bourreau.

La pratique de sophrologie de Charlotte l’apaise temporairement mais pourrait être complétée par des techniques de restructuration cognitive et d’affirmation de soi, pour sortir de sa spirale infernale. Cela suppose que Charlotte accepte d’être au cœur du problème et de devenir co-actrice de nouveaux comportements, plus en phase avec ses désirs profonds qu’elle ne respecte pas pour l’instant.

Crise de milieu de vie et vie professionnelle

Le milieu de vie et les changements professionnels

L’aspiration à davantage de sens et de plénitude se manifeste aussi sur le plan professionnel. Il semble nécessaire de trouver « quelque chose de plus » dans cette activité qui occupe la majeure partie de la vie. Ce questionnement intérieur peut se traduire par le sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas exploiter son potentiel, par un vague ressenti de déprime, de vide, de lassitude ou d’absurdité face à la routine et au stress professionnel. Paradoxalement, le milieu de la vie correspond au moment où l’on se trouve au sommet de ses compétences et de son efficacité professionnelle, et dans un creux psychologique.

Le principe d’individuation est par essence émaillé de multiples deuils. Ce moment est propice pour prendre conscience de ce que nous ne serons jamais (dans cette vie ci !) et l’accepter.


Flora a 42 ans, une brillante carrière en entreprise privée à son actif. Un de ses rêves d’enfant était de devenir diplomate, tant pour la découverte des pays que pour l’enjeu géopolitique que cela représente. Elle convient que cela lui sera difficile car son trajet professionnel s’est éloigné de ce métier-là. Par contre, elle comprend qu’un engagement politique à l’échelle de la France ou de sa commune est tout à fait possible, de même qu’un engagement dans une association internationale qui pourrait lui permettre de voyager.

L’idée centrale reste de se hâter lentement, comme le recommandait Boileau. En effet, il convient de se hâter pour amorcer un changement avant l’âge de la retraite et pour pouvoir en profiter. Mais il est important de prendre le temps de la maturation intérieure, des allers retours, des rencontres et des réflexions pour mettre en œuvre cet ajustement professionnel.
Le risque est de précipiter un changement professionnel là où le besoin est avant tout un changement intérieur, au risque de mettre en péril sa stabilité financière, sociale, familiale.


Eric a 41 ans. Divorcé récemment, il a la garde alternée de ses deux enfants. Ingénieur commercial depuis son entrée dans la vie active, il est reconnu comme un professionnel sénior sur ce marché. Déstabilisé par un divorce qu’il estime avoir subi, il ressent le besoin confus de reprendre la main sur sa vie et de se prouver qu’il « vaut quelque chose ». Il négocie donc son départ de la multinationale qui l’emploie, part voyager au Brésil, s’achète une Harley Davidson, et se remet intensivement au sport. A son retour, ayant acheté un container de meubles au Brésil, il décide de créer une entreprise de négoce, jugeant qu’il alliait là l’utile à l’agréable. Au bout de quelques mois, il jette l’éponge : n’ayant rien préparé de son projet de création, il ne trouve pas d’acheteurs, et son stock de meubles profite aux proches. Oscillant entre le désespoir et la rage combative de réussir son propre projet professionnel, il décide alors de créer une entreprise de remise en forme, faisant ainsi le lien avec sa passion du sport. Il y injecte toute ses économies, hypothèque sa maison et déploie beaucoup d’énergie à lancer sa salle de sport, qui reste ouverte moins d’un an. Après quelques temps en thérapie, Eric a repris aujourd’hui le cours de sa vie, a trouvé un travail dans son champ de compétences et a rencontré une nouvelle compagne.

L’exemple d’Eric montre combien le besoin de changement peut se faire criant et pousser les individus à remettre en cause de nombreux pans de leur vie, occasionnant ainsi des dégâts collatéraux significatifs pour leurs proches, mais aussi pour leur santé. Le besoin initial de changement d’Eric était entre autres lié à une souffrance affective profonde et ancienne, que son divorce a réactivée. N’ayant pas pris le temps de contacter cette blessure, il a recherché sa propre valeur à l’extérieur de lui dans ses acquisitions, voyages et entreprises, au lieu de travailler à l’intérieur, sur son estime personnelle. Il n’y a pas de changements valides sur le long terme s’ils ne s’accompagnent de réels changements intérieurs.

Le chinois et son cheval

Cheval au galop

Il était une fois un chinois qui revenait de la ville, il y avait acheté un superbe cheval. Ses amis passent le voir, le soir le félicitant chaleureusement :« Qu’est-ce que tu dois être heureux ! » lui disent-ils.

« Heureux ou malheureux, je ne sais pas, on verra ce qu’il adviendra » leur répond-il.

Trois jours plus tard son cheval s’enfuit. Ses amis viennent le voir, le soir, le plaignant : « Mon pauvre qu’est-ce que tu dois être malheureux ! »

« Heureux ou malheureux, je ne sais pas, on verra ce qu’il adviendra » leur dit-il.

Trois jours plus tard son cheval rentre accompagné de trois magnifiques juments sauvages. Ses amis passent le voir le soir, le félicitant :« Qu’est que tu dois être heureux ! Que de magnifiques perspectives pour toi ! »

« Heureux ou malheureux, je ne sais pas, on verra ce qu’il adviendra »

Trois jours plus tard, son fils domptant les juments sauvages se casse la jambe. Ses amis passent le voir le soir, désoles pour lui.« Qu’elle malchance », lui disent-ils, « Comme tu dois être malheureux… »

« Heureux ou malheureux, je ne sais pas, on verra ce qu’il adviendra »leur répond-il imperturbable.

Trois jours après, dans cette province de chine, la guerre est déclarée et les sergents recruteurs passent dans tous les villages, enrôlant tous les jeunes gens en âge d’aller à la guerre, sauf évidemment le fils en question. »

 

Et ainsi vont les changements dans nos vies. Si nous accrochons notre sentiment intérieur de sérénité aux éléments extérieurs, nous serons inévitablement ballottés…

Comment passer de la culpabilité à la responsabilité ?

passage

 » Je ne suis pas à la hauteur », « Je suis vraiment nul », « Je devrais savoir faire cela », « C’est mon rôle de réussir ceci », etc.

Que de pression et de tensions quand, épinglés sévèrement par notre juge intérieur, nous nous remettons en cause ! La culpabilité est un poison qui nous ronge. Or, la confusion entre responsabilité et culpabilité est fréquente. Posons déjà un principe : nous nous sentons coupables parce que nous prenons des responsabilités qui ne nous appartiennent pas.
Voici quelques repères pour vous permettre de clarifier vos propres sentiments et d’ouvrir un dialogue avec votre culpabilité !

La responsabilité
Nous sommes toujours responsables des actions que nous faisons ou des réactions que nous avons puisque nous en sommes l’auteur. La preuve : nous aurions pu ne pas faire cet acte ou réagir autrement. Mais nous ne sommes pas responsables des actions ou réactions (ou non actions et non réactions !) que l’autre aura face à nos actions ou à nos réactions.

La culpabilité
La culpabilité, ou le sentiment de culpabilité, naît de la contradiction entre ce qu’on veut être (= mon idéal en tant que personne, et en tant que professionnel) qui l’on constate être ou les résultats des actions que l’on mène. Donc, de la différence entre l’image de soi-même et ce qu’on est/fait  réellement.

La culpabilité peut se tourner vers l’autre également : nous culpabilisons notre partenaire/notre collaborateur lorsque celui-ci/celle-ci ne correspond pas à ce que nous attendons de lui (en fonction de notre idéal d’un bon partenaire, d’un bon collaborateur, etc…). Or un idéal n’est pas la réalité. Il y a là un décalage entre l’image idéale de ce que nous avons de lui et ce qu’il est ou fait réellement. Ce dont nous le rendons responsable !

Conséquences pour soi :
– Écrasement, déflation, jugement de soi, déprime/dépression, baisse de l’estime de soi, remise en cause personnelle, auto accusation (« je suis nul, je ne suis pas à la hauteur, je n’y arrive pas »…)
– colère, rejet, mode « rebelle », mise à l’écart de soi et des autres

Conséquences pour les autres :
– Incompréhension, perte de repères dans la relation
– Démotivation
– Sentiment d’être abandonnés/rejetés,
– Colère en réaction (escalade de l’incompréhension, qui mène au conflit)
– Culpabilité en réaction (« je ne sais pas l’aider… »)

Passer de la culpabilité à la responsabilité :
Si l’on coupe le mot «responsabilité», cela donne respons-abilité : « habilité à répondre adéquatement à une situation donnée ». Il s’agit de prendre la responsabilité pleine et entière de ses actions et réactions et laisser à l’autre cette même responsabilité.

Comment faire ?
1/ Mettre des mots sur ce que l’on vit et ressent, pour éviter que la culpabilité ne se transforme en honte (car la honte se nourrit du secret).

2/ Ecouter sa colère car elle nous aide à remettre les responsabilités à la bonne place :
De quoi suis-je suis réellement responsable ?
– Clarifier l’idéal/ les idéaux que l’on a de soi (je devrais.., il faudrait que je…) en tant qu’homme/femme, en tant que conjoint, en tant que professionnel (selon les cas) : « un bon père, c’est … » « Un bon patron, c’est… », etc.
– Clarifier les idéaux que l’on a pour les autres (ma vision d’un « bon collaborateur », d’un « bon conjoint », d’un « bon fils »…)
– Vérifier intérieurement qu’en fait, personne d’autre que notre tyran intérieur ne nous demande d’atteindre cet idéal.
– Redéfinir son périmètre de responsabilité, en le faisant reposer sur des bases plus réalistes (baisser le niveau d’exigence), en renonçant à la toute-puissance (celle du sauveur/superman).

Quelles sont/quelles pourraient être les responsabilités des autres ?
Il est très utile de demander aux autres quelles sont leurs attentes. Très souvent, nous les avons prises en charge à leur place, en fonction de notre idéal et modèle de perfection, sans valider au préalable leurs besoins réels, leurs envies, et leurs propres capacités à prendre leur part.

Pour conclure
Nous pensons trop souvent pouvoir diriger nos vies à la seule puissance de notre « petit moi ». C’est la porte ouverte à la toute-puissance, à l’inflation de l’égo, et le chemin assuré, tôt ou tard, vers un vécu intérieur négatif, qui se manifestera dans nos vies par mille tensions, dont la culpabilité.
Dans une démarche plus spirituelle, on peut s’inspirer de cette phrase : « Prie comme si tout dépendait de Dieu, agis comme si tout dépendait de toi… » *

Belle invitation au lâcher prise, à l’abandon à la confiance en la Vie ! Avec au cœur la conviction que, si nous acceptions de renoncer à l’illusion de la maîtrise, nous serons guidés avec douceur vers notre réalisation.

* Cette phrase est issue de la maxime profonde et à première vue paradoxale de Maxime de Hevenesi, Jésuite hongrois :
« Telle est la première règle de ceux qui agissent :
Crois en Dieu
comme si tout le cours des choses dépendait de toi, en rien de Dieu.
Cependant mets tout en œuvre en elles,
comme si rien ne devait être fait par toi, et tout de Dieu seul. »
« Scintillae Ignatianae » (1705)

Je suis Tintin au pays des fous furieux

Appareil photo

Je suis Tintin au pays des fous furieux.

Je cherche à comprendre le monde pour mieux le supporter.

Objectif révélateur du Beau, je rends clair l’obscur.

Je suis celui que le certain rend fou et l’incertain plus encore.

Attentif à l’élégance du verbe, je pèse les mots car ils sont lourds de sens.

Éveilleur d’esprit critique, défenseur de la liberté de penser, je suis Suisse entré en résistance, évitement des imbéciles en excès de certitudes.

Je suis Roger, je fédère.

Je suis qui je suis et je vous emmerde.

 

Texte d’un homme, leader RH

Apprends-moi l’art des petits pas !

Marche

Seigneur, apprends-moi l’art des petits pas.
Je ne demande pas de miracles ni de visions,
Mais je demande la force pour le quotidien !

Rends-moi attentif et inventif pour saisir
Au bon moment les connaissances et expériences
Qui me touchent particulièrement.
Affermis mes choix
Dans la répartition de mon temps.

Donne-moi de sentir ce qui est essentiel
Et ce qui est secondaire.
Je demande la force, la maîtrise de soi et la mesure,
Que je ne me laisse pas emporter par la vie,
Mais que j’organise avec sagesse
Le déroulement de la journée.

Aide moi à faire face aussi bien que possible
A l’immédiat et à reconnaître l’heure présente
Comme la plus importante.

Donne-moi de reconnaître avec lucidité
Que la vie s’accompagne de difficultés, d’échecs,
Qui sont occasions de croître et de mûrir.

Fais de moi un homme capable de rejoindre
Ceux qui gisent au fond.
Donne-moi non pas ce que je souhaite,
Mais ce dont j’ai besoin.
Apprends-moi l’art des petits pas !

 

Texte attribué à Antoine de Saint-Exupéry